
Dans le roman de Pierre Lemaître On se reverra là-haut La Première Guerre mondiale touche à sa fin. Les soldats du front tentent de chasser cette idée de leur tête, craignant que leurs attentes, qui courent plus vite que les balles, ne soient pas comblées. Il serait beaucoup plus facile de croire mais alors très difficile d'accepter que la réalité tourne le dos à la foi. Dans ce contexte, le facile devient difficile.
Cette fois, cependant, les rumeurs prédisent ce qui va se passer ; Peut-être trop tard pour deux soldats qui, dans les derniers instants de ce douloureux conflit, verront leurs vies unies à jamais par un lien invisible qu'il faudra toute une vie pour expliquer.
Le roman - et le film du même nom - commence à l'intérieur des tranchées où le lieutenant Pradelle craint que la guerre ne se termine sans avoir pu obtenir suffisamment d'honneurs. Pour éviter cela, il pense envoyer deux de ses hommes espionner l'ennemi puis le tuer par derrière. Son idée est de provoquer une confrontation finale qui ajoute une dernière victoire à son palmarès.
Grâce aux événements de la vie, un de ses soldats Albert découvre la ruse. Pradelle se rend compte qu'il a été découvert et tente de tuer le soldat. Mais cette fois aussi, il n’aura pas de chance. L’homme qu’il pensait avoir laissé enterré vivant dans un cratère d’obusier ne mourra pas.
Un de ses camarades Edward parviendra à le sauver. Un acte héroïque qui n'a pas été récompensé par la chance. Un éclat d'obus d'artillerie défigure le visage d'Édouard. La guerre prend fin pour tout le monde en Europe, pour la France et pour les trois personnages qui constituent le thème sous-jacent du roman.
Le monde a toujours souffert de catastrophes et d’épidémies, et la guerre n’est qu’une fusion des deux.
-tiré de On se reverra là-haut –
On se reverra là-haut après la guerre
La majeure partie de l'histoire racontée dans le roman On se reverra là-haut a lieu le défi de reconstruire ce qui a été détruit, le retour à une vie loin des tranchées et où les balles volent et les méchants sont différents ; ou les mêmes mais avec d'autres vêtements.
Nous assistons à la formation d’une véritable mafia qui, sous l’égide d’institutions corrompues, n’hésite pas à commercer et à profiter de la douleur de tout un pays. De nombreuses familles souhaitent simplement panser les blessures causées par perte de leurs proches en enterrant en paix les morts et les héros.
Une mission difficile quand ceux qui doivent s’en charger ont peu ou pas de respect pour faire dignement leurs adieux aux morts. La situation est difficile et là Le voyage On se reverra là-haut on se rend compte que la volonté ne compte pour rien . Le roman est le récit d'un désastre.
Les survivants accompagnent les morts plus physiquement que mentalement. Il y en a qui sont revenus vivants mais traumatisé défiguré à jamais marqué par l'horreur qu'il a vécue. Mais la suspicion pèse aussi sur eux.
Pourquoi ont-ils survécu ? Pourquoi ne sont-ils pas morts comme les autres ? Des hommes étiquetés et ignorés parce qu’ils représentent un passé marqué par l’horreur, la faim et la destruction.
Chaque histoire a une fin, c'est la loi de la vie. Cela peut être tragique, insupportable ou ridicule mais il y en a toujours un.
-Tiré de On se reverra là-haut –
L'histoire de ce que nous avons perdu et retrouvé
Deux soldats reviennent de la guerre et retrouvent un pays différent de celui qu'ils ont quitté. Le désarroi les traverse, il reste le même instinct de survie les peurs s’amplifient et pourtant la relation avec la vie n’est pas rompue. Une relation entretenue à travers une paire de chaussures ou un masque en papier mâché capables de transformer un visage défiguré en un visage acceptable.
On voit aussi comment l'enfance, avec sa manière particulière de voir le monde plein d'innocence, permet d'éliminer en partie le amertume essayé. Ce sont justement les petits qui cessent de regarder la laideur avant les autres pour se concentrer sur ce qui peut être fait.
Dans On se reverra là-haut nous voyons que les espoirs brisés peuvent affecter nos vies qu'un père doit d'abord enterrer son fils pour l'accepter. Nous comprenons parce que nous avons tous ressenti le sentiment que vous ressentez lorsque quelque chose ne semble pas avoir d'importance pour vous, mais nous ne réalisons que nous avions tort que lorsque cela n'est plus là.
L'auteur affirme qu'il ne pouvait éviter de s'inspirer Lazarillo de Tormes . On retrouve certainement un parallèle dans les pages de son roman : c'est Edouard qui enseigne à Albert (son guide) diverses stratégies pour survivre et exploiter un monde qui ne les aime pas et ne les apprécie pas.
Un roman réjouissant. Un portrait souvent ironique de la façon dont une guerre provoque non seulement la destruction et la mort, mais a également le pouvoir de déchirer la société et de marquer des générations entières.