
La société nous captive par son rythme vertigineux et nous empêche de nous arrêter pour réfléchir à ce que nous faisons et disons à nos enfants. Combien de fois avons-nous dit ou entendu la phrase suivante ou similaire ? André ! Mauvais! Tu ne frappes pas ta sœur . Cela vous semble-t-il familier ? Oui pour nous. Nous l’avons entendu d’innombrables fois et nous l’avons probablement dit. Étiqueter quelqu’un est très simple.
Il s’est certainement mal comporté, mais il y a une grande différence entre le qualifier de mauvais. L'un des aspects les plus pertinents pour prendre conscience de cet aspect est de faire la distinction entre l'acte lui-même, le comportement de l'enfant et, d'autre part, l'enfant. Il faut distinguer l’acte de la personne et surtout être attentif aux étiquettes. Voyons mieux avec le conte de Le Petit Chaperon Rouge et le Grand Méchant Loup.

Étiqueter les gens est très dangereux
Si le père d'Andrea dit une phrase comme ça, c'est parce qu'il la dit mon fils a fait quelque chose de mal et son comportement n'est pas approprié. Maintenant ce qui est faux et incorrect, c'est le comportement lui-même, pas Andrea. Si nous confondons toujours les comportements et les actions de nos enfants avec eux-mêmes, nous affaiblissons probablement leur estime de soi petit à petit et sans nous en rendre compte.
Ce n’est pas la même chose de dire que vous êtes distrait (en tant que variable de personnalité) que de dire que vous êtes distrait (comportement). À cause de ça il est particulièrement intéressant que les enfants disent que le loup de Le petit Chaperon rouge c'est mauvais. On lui donne une caractéristique de personnalité (il est mauvais) parce qu'il voulait manger le Petit Chaperon Rouge.
La conclusion est vite faite : il veut en manger parce qu'il est mauvais. Et seuls les méchants font ce genre de choses. Et évidemment après avoir beaucoup lu contes de fées avec le loup ( Le petit chaperon rouge Les trois petits cochons Le loup et les sept enfants Pierre et le loup etc.) et que nous, les parents, leur avons dit qu'ils étaient mauvais parce qu'ils voulaient faire du mal aux protagonistes les loups ont été qualifiés de mauvais . Mais ce n'est pas vrai.
Le loup n’est évidemment pas méchant. Le loup veut manger le Petit Chaperon Rouge parce qu'il a faim, pas parce qu'il est méchant. Si nous donnons cette explication à nos enfants, ils auront des attentes plus réalistes, saines et positives. Les pauvres loups ont une très mauvaise réputation ! De cette façon, nous modifierons nos jugements.
L'art de décrire les comportements : le loup n'est pas mauvais
Luis Cencillo, philosophe et psychologue, a utilisé un concept très pratique : la resémantisation. Le resémantisation consiste à changer une attribution par une autre plus adaptative. Par exemple, au lieu de dire qu’un enfant est étrange et insaisissable, on peut le ré-sémantiser (ré-étiqueter) et le traiter de timide.
Mais à quel point est-il difficile de retirer une étiquette une fois qu’elle a été apposée, n’est-ce pas ? Une étiquette est très facile à appliquer mais très difficile à retirer. C'est pourquoi le psychologue Alberto Soler utilise la comparaison des étiquettes des pots. Une fois que nous avons étiqueté un enfant ( nerveux mauvais, intelligent, collaborateur agité, etc.), il est très difficile de changer cette étiquette malgré les preuves du contraire. C’est pourquoi il est essentiel d’y prêter une attention particulière.
Les êtres humains ont tendance à étiqueter ceux qu’ils rencontrent ou les jugements qu’ils entendent. Et nous avons généralement tendance à respecter ces labels. Henry Ford a dit que, que vous pensiez pouvoir le faire ou non, vous aurez toujours raison.

L'histoire de Galton : les conséquences d'avoir un label
Une histoire classique utilisée pour expliquer les conséquences de l'acceptation d'une étiquette ou d'un rôle est La promenade de Galton. Francis Galton était le cousin de Charles Darwin. Un matin, il a décidé d'aller dans un parc en pensant qu'il était la pire personne au monde.
Il ne parlait à personne, il se considérait seulement comme un être méprisable. Qu’a observé Galton chez les personnes qu’il a rencontrées sur son chemin ? La plupart des gens se sont détournés de lui et le regarda avec une expression terrifiée. Surprenant, non ? C'est le pouvoir des étiquettes.
Revenant à l'explication précédente de pourquoi le loup n'est pas méchant de la même manière, il n’y a pas de mauvais enfants. Néanmoins, il est courant d’entendre que Tizio est mauvais. Rappelons-nous que lorsque nous sommes confrontés à un mauvais comportement, il y a toujours une raison à écouter et un besoin à respecter.
Cela ne veut pas dire qu’il faut justifier cette attitude, bien au contraire, mais plutôt essayer de comprendre pourquoi l’enfant se comporte d’une certaine manière. A cet effet la meilleure chose que nous puissions faire avec nos enfants et nos étudiants est décrire leur comportement au lieu de les qualifier.
Réfléchissons aux explications et aux étiquettes que nous attribuons à nos enfants et à leurs conséquences. Notre vision des choses peut rendre leur vision plus flexible, saine et adaptative.
 
             
             
             
             
             
             
             
             
						   
						   
						   
						   
						   
						   
						  